Depuis deux ans, la commissaire d’exposition Tina Dassault a invité 26 architectes du monde entier à édifier, sur la plage de Deauville, des constructions de sable. Ce projet s’inscrit au sein d’une véritable tradition de l’architecture éphémère, où le sable fait office de matériau, tel que dans les sand paintings des Navajos amérindiens, les mandalas tibétains, ou encore les sand castings de Nivola et du Corbusier. Il est l’occasion pour les architectes de renouer avec les gestes immémoriaux du bâtisseur, loin de leurs bureaux et de la technologie, tout en s’inscrivant dans la perspective du développement durable – Francis Rambert l’écrit : « le sable est devenu une denrée rare ».

De ces constructions éphémères, qui disparaissent avec la marée, il ne reste que les photographies en noir et blanc de Michel Tréhet, devant lesquelles l’œil perd tout point de repère. « Le focus, le très gros plan, la plongée et la contre-plongée pénètrent en explorateurs des univers vierges. La perte d’échelle fait surgir le grandiose, et met au monde l’à peine visible » (Tina Dassault). Par la magie du point de vue, les châteaux de sable prennent des allures de monuments, majestueux et imposants.

À travers cet ouvrage, c’est toute la poésie éphémère du projet Archisable que le lecteur éprouve.

Les architectes qui ont joué le jeu

Paul Andreu, France, Marc Barani, France, Michel Cantal-Dupart, France, Dominique Châtelet, France, Marie-Hélène Contal, France, Jérôme Damiens, France, Dinah Diwan, États-Unis, Patrice Doat, France, Frédéric Druot, France, Anne Feenstra, Pays-Bas, Antoine Grumbach, France, Franck Hammoutène, France, Anne Heringer et Marc Rauch, Allemagne, Dominique Jakob et Brendan MacFarlan, France, Yann Kersalé, France, Didi Pei, États-Unis, Jana Revedin, Autriche, Nathalie Sabatier, France, Léna Soffer, France, Roger Taillibert, France, Isabelle Taourel, France, Youssef Tohmé, Liban, Bernard Vaudeville, France, Corinne Vezzoni, France.