À travers un corpus réalisé entre 1979 et 2006, l’ouvrage Entre-temps célèbre ces moments suspendus du photographe Magnum entre deux voyages à parcourir le monde, cette force qu’a Raymond Depardon de projeter les détails de son quotidien pour les faire résonner dans le nôtre. L’ « Entre-temps » est pour lui cet espace de liberté dans lequel le temps se dissout et où il photographie sans but précis ses rencontres des scènes de rues parisiennes, des instants de vie dans des cafés, des parcs… Des lieux peuplés d’anonymes qui témoignent d’une solitude urbaine ressentie intimement. Chaque image devient alors un récit unique aux accents cinématographiques. 

Comme le souligne Serge Toubiana dans son texte, cet ensemble de photographies révèle : «  l’imaginaire du photographe [qui] est peuplé d’images déjà faites, [d’] images mentales qui constituent un arrière-monde dans lequel il puise son inspiration, pour continuer de vivre et de travailler. D’avoir l’œil. ».