« Ses photos sont au premier regard glaçantes, terrifiantes », écrit Raymond Depardon au sujet de la série de Philippe Chancel réalisée en Corée du Nord. Les images de Chancel, frontales et sans affect, pointent et traquent, au-delà des apparences, toute l’idéologie et la propagande qui sont à l’œuvre : les spectacles de masse nord-coréens, parfaitement synchronisés, aussi stupéfiants qu’inquiétants (Arirang), ou les photos d’ouvriers étrangers, surexploités par les Émirats arabes unis, qui luttent contre une chaleur inhumaine (Workers), donnent à voir des régimes autoritaires, saisis par l’objectif glacial du photographe. À la croisée de l’art, du journalisme et du documentaire, Chancel aborde aussi d’autres sujets, comme les portraits d’artistes contemporains (Regards d’artistes). L’ouvrage Souvenirs de, pose, quant à lui, un regard singulier sur de grandes capitales vues à travers leurs vitrines commerciales. Il tourne également des documentaires, tel celui sur la peintre calligraphe Fabienne Verdier (Fabienne Verdier : flux).
Né en 1959, il est initié très jeune à la photographie par un grand reporter. Après des études en économie, puis en photojournalisme à Paris, il se consacre à la photographie, dès l’âge de vingt-deux ans. Il commence à se faire connaître avec ses reportages dans les pays de l’Est, qui sont publiés dans de nombreux magazines internationaux, et il est exposé pour la première fois en 1990. Son œuvre est régulièrement présentée dans le monde et a fait l’objet de multiples publications.