Metteur en scène puis graphiste, Florence Inoué n’a pas effectué un saut aussi grand qu’on pourrait le croire car, dans les deux domaines, elle a travaillé un même matériau : les mots. Après avoir été assistante de metteurs en scène comme Werner Schwab, elle met en scène l’acte III du Babil des classes dangereuses de Valère Novarina, une pièce qui, comme son titre l’indique, prend pour sujet le mot, le flot de parole. Autodidacte fascinée par les mots, elle s’intéresse au graphisme. Elle crée ainsi, avec Guillaume Rannou et David Poullard, le collectif À-ce-qu’on-dit, qui a pour objectif d’étirer la langue française, de la malaxer, afin de questionner nos habitudes langagières par des interventions graphiques in situ ou par des publications. En 2007, par exemple, ils apposent de manière monumentale, sur une façade de Fontenay-sous-Bois, l’inscription « L’air de rien ». Côté édition, ils publient en 2006 Précis de conjugaisons ordinaires, où sont extraites du langage quotidien des locutions passées à l’infinitif, conjuguées ensuite à tous les modes et temps.