Le quartier du Mirail, « une opération d’avant-garde, humaniste par excellence », était un rêve d’urbaniste. Cette utopie ne put s’adapter aux réalités changeantes de la ville, aux mutations de la société française. Au-delà des analyses de l’échec, le photographe mesure avec ses outils l’espace entre l’idéal d’une époque et la réalité d’aujourd’hui. De porte en porte, il entre chez les gens, scrute leur paysage intime, puis cherche au-dehors ce qui subsiste du rêve. Ce mouvement est multiplié par la présence d’images d’archives et de transcriptions d’entretiens réalisés avec des habitants et l’architecte. La réalité complexe y est mise en scène un souci de clarté et un attachement à la poésie des petites choses. Le Mirail apparaît alors comme un observatoire exemplaire, ou une métaphore, de notre société.