Depuis la fin des années 1960, le couple de photographes allemands, Anna et Bernhard Blume, se met en scène dans des séries photographiques qui perturbent l’ordre établi de l’espace domestique, offrant ainsi avec humour une critique insidieuse et doucement subversive de la classe moyenne allemande et de ses codes. Se servant de la photographie comme d'un témoignage des phénomènes occultes, les Blume multiplie les effets visuels, créant ainsi un univers étrange, irrationnel et jubilatoire où les objets du quotidien semblent soudainement animés de pouvoirs surnaturels.

En regard de leurs différentes séries dans l'ouvrage, une sélection de photographies de la fin XIX^e – début du XX^e siècle (issues du fonds de l’IGPP : Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene) illustrent les phénomènes paranormaux qui ont inspiré le couple d’artistes. Deux essais de Clément Chéroux et Andreas Fischer, co-commissaires de l’exposition, analysent l’œuvre des Blume dans le contexte artistique de l’époque. Ils sont accompagnés de réflexions de Bernhard Blume sur la photographie et d’extraits de l’une de ses conférences sur la photographie transcendantale.