Né en 1894 au sein d’une famille prospère, Jacques Henri Lartigue découvre très tôt la photographie grâce à son père, photographe amateur, qui lui offre son premier appareil, une chambre photographique avec laquelle il réalise ses premiers clichés dès l’âge de huit ans. Parallèlement, il dessine et fixe sur la plaque sa vie quotidienne privilégiée, rythmée par sa fascination pour le sport mais aussi les avions, les automobiles et les inventions de son frère Maurice, surnommé Zissou. En 1918, il considère qu’il réalise son premier tableau, expose ses toiles dans différents Salons parisiens à partir de 1921 puis à la galerie Georges Petit (1930-1931), tout en continuant à photographier son environnement immédiat. En 1962, avec Florette, sa troisième épouse, il se rend à New York où ils rencontrent Charles Rado, fondateur de l’agence photographique Rapho. Après avoir vu les photographies de Lartigue, Rado le présente à John Szarkowski, le nouveau directeur du département de photographie du MoMA. Szarkowski est tellement impressionné qu’il organise l’année suivante la toute première exposition du travail de Lartigue, présenté comme le photographe de l’instantanéité, témoin d’une époque révolue, celle d’avant 1914. En 1966, la publication de Boyhood photographs of J. H. Lartigue assoie sa notoriété. Richard Avedon et Bea Feitler publient Diary of a Century en 1970, paru en français sous le titre Instants de ma vie en 1973, mêlant images et commentaires du photographe et extrait de son journal.
En 1975, la première rétrospective de son oeuvre, 8X80, en référence à sa production entre l’âge de 8 et 80 ans, a lieu au Pavillon de Marsan, à Paris. Un an auparavant, Lartigue avait réalisé la photographie officielle du Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing. Lartigue devient le premier photographe français à faire don, de son vivant, de son oeuvre photographique à l’Etat en 1979. Il charge l’Association des Amis de Jacques Henri Lartigue de conserver et de diffuser le fonds, laquelle présente en 1980 Bonjour Monsieur Lartigue au Grand Palais.
Jusqu’à ses derniers jours, il poursuit son oeuvre de diariste, peintre et photographe. Il s’éteint à Nice le 12 septembre 1986, à l’âge de 92 ans. Il laisse plus de 120 000 clichés, des milliers de pages de journal et 1500 peintures. Son oeuvre est déposée à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.
Donation Jacques-Henri Lartigue