Dlubak (1921-2005) se forme en autodidacte à la peinture et au dessin au tournant des années 1940. Il réalise ses premières photographies alors qu’il est interné au camp de concentration de Mauthausen (à la suite de sa participation à la résistance armée et au soulèvement de Varsovie de 1944). Il développe cette pratique après la guerre lors d’un séjour en sanatorium où, privé de matériel de peinture, il se lance dans la photographie expérimentale.
En 1948 il participe à Cracovie à la légendaire « Ire Exposition d’art moderne », organisée par Tadeusz Kantor avec, entre autres, en ouverture de l’exposition, ses agrandissements de photographies abstraites de type scientifique. Rattrapé par la vision restrictive et régressive de l’art officiel en Pologne, Dlubak arrête la photographie. En 1953 il devient rédacteur en chef de la revue mensuelle Fotografia où il travaillera jusqu’en 1972, date à laquelle il est démis de ses fonctions par la censure pour avoir publié des photos jugées politiquement incorrectes.
À partir de 1959, il se remet progressivement à la photographie en documentant la réalité (paysages urbains, photos de son atelier). Dlubak crée ensuite avec les époux Lachowicz la petite mais influente galerie Permafo à Wroclaw où il peut expérimenter de nouvelles scénographies pour exposer ses photographies sérielles. La galerie exposera également Bernd et Hilla Becher, Joseph Kosuth, François Morellet, Ben Vautier, etc. Suite à l’introduction de la loi martiale en Pologne, il s’installe en France, à Meudon, en 1982, et se consacre entièrement à la création. De 1989 jusqu’à sa mort en 2005, il partage sa vie entre Meudon et Varsovie.
L’ouverture de ses archives après sa mort, et les recherches menées depuis 2008 par la Fundacja Archeologia Fotografii de Varsovie, ont permis d’apporter un nouveau regard sur son œuvre.