« Faire entendre l’invisible. » La formule dit bien la frontière sur laquelle Ryoji Ikeda construit son œuvre. Concerts, installations, enregistrements : tous intègrent le son, l’acoustique et l’image. D’abord compositeur, figure clé de la musique et de l’art électronique, il se consacre aux propriétés physiques du son, matérialisant par exemple des ondes, des ultrasons et des fréquences en faisceaux lumineux. Employant toutes les ressources de l’informatique, des outils numériques, mais aussi mathématiques, Ikeda crée des univers aussi graphiques que sonores, dans une esthétique ultra-minimaliste, afin d’explorer les phénomènes de la perception humaine.
Né en 1966 au Japon, il commence sa carrière comme DJ en 1990, avant de se faire connaître, en 1995, comme artiste des ondes visibles et compositeur d’avant-garde des fréquences ultrasoniques, explorant l’interférence entre réalité et dimension inconnue. Ses albums (+/-, 0 °C ou Matrix) offrent une musique peuplée d’ondes sinusoïdales, de sons électroniques et de bruits blancs. Ses propositions plastiques, installations ou concerts, sont faites d’éléments autant sonores que graphiques, comme Datamatics (2006), qui mêle images animées, sculptures, sons et nouveaux médias. Son travail protéiforme l’a mené à collaborer notamment avec le plasticien et musicien Carsten Nicolai, le chorégraphe William Forsythe, le photographe plasticien Hiroshi Sugimoto, l’architecte Toyo Ito et le collectif d’artistes Dumb Type.