Né dans une famille peule à Soloba, un petit village du Mali près de la frontière guinéenne, Malick Sidibé (1935-2016) est le seul enfant de sa famille à être scolarisé. Remarqué pour ses talents de dessinateur, il est admis à l’École des Artisans Soudanais de Bamako, d’où il sort diplômé en 1955. Il fait ses premiers pas dans la photographie auprès de Gérard Guillat, dit « Gégé la Pellicule », et ouvre le Studio Malick en 1962 dans le quartier de Bagadadji, au coeur de la capitale malienne. Il s’implique alors dans la vie culturelle et sociale de la capitale, en pleine effervescence depuis l’indépendance. Très apprécié de la jeunesse, Malick Sidibé est présent dans toutes les soirées où les jeunes découvrent les danses venues d’Europe et de Cuba, s’habillent à la mode occidentale et rivalisent d’élégance. De ses reportages de proximité, Sidibé rapporte des images simples, pleines de vérité et de complicité.
Son travail a été exposé pour la première fois hors du Mali lors d’une exposition personnelle à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 1995. S’en suivront de nombreuses expositions à travers le monde, notamment au Museum of Contemporary Art de Chicago (1999), au Stedelijk Museum d’Amsterdam (2001), et au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône (2009). Malick Sidibé a remporté de nombreuses distinctions dont le Prix Hasselblad en 2003, le Lion d’or de la Biennale de Venise en 2007, le Prix Infinity de l’International Center of Photography pour l’ensemble de sa carrière en 2008 et le prix PhotoEspaña en 2009.