Silhouettes casquées émergeant d’une fumée opaque, visages en sueur mais aussi sieste en caserne ou joie d’un bal du 14-Juillet, les photographies de Bernard Le Bars, pompier de Paris, offrent un regard de l’intérieur sur l’univers fascinant des combattants du feu. Souvent prises sur le vif au point d’être floues et tremblantes, ses images donnent un sentiment d’immersion, nous sommes plongés dans l’action.
Né en 1956 en Algérie, de parents français, Bernard Le Bars entre à la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris à l’âge de dix-sept ans. De simple sapeur, il devient, en 1984, directeur des opérations. À partir de 1985, il commence à prendre des photos du quotidien des pompiers, de la vie en caserne, des opérations, qu’il développe ensuite dans un minuscule laboratoire situé au sein de la caserne. Durant toute son activité de pompier, le Bars ne partira jamais en intervention sans son appareil photo, ce qui lui vaudra, en 1991, une mutation au service photo/vidéo du corps. Il dirige ce service jusqu’à son départ en retraite, en 1999, faisant, officiellement cette fois, des photographies de l’activité des pompiers. Bernard Le Bars est également célèbre pour son travail sur les étapes du lent et éprouvant rétablissement d’Erick Vauthier, sapeur-pompier grièvement brûlé sur un incendie. Il suit son rétablissement sur une période de huit ans (1993-2001).
Aujourd’hui à la retraite, Le Bars se consacre entièrement à la photographie et a posé son regard sensible sur le réel d’autres univers ; il a publié Une année au collège (2008), où il suit le quotidien d’un établissement rennais, ou encore Justice en France, qui raconte la vie d’un tribunal.