Maître du kitsch, artiste majeur de la scène internationale de l’art contemporain, Jeff Koons a pulvérisé la frontière entre les arts populaire et élitiste. Recyclant la culture populaire pour créer une iconographie très personnelle, entre le pop art et le ready-made, il cherche à « traiter les choses avec lesquelles tout le monde peut créer un lien » : ustensiles électroménagers enfermés dans des caisses de Plexiglas (The New, 1981-1987), ballons de basket en suspension dans des aquariums (Equilibrium, 1985), bibelots rococo (lapins gonflables, bergères en sucre, Michael Jackson en porcelaine…), ou objets liés à l’enfance (Celebration, 1994). Les travaux de cet artiste polymorphe font appel à toutes les techniques artistiques : installation, photographie, peinture, sculpture sur tous matériaux (bois, marbre, verre, inox) et même création assistée par ordinateur. Il est surtout connu pour ses sculptures publiques monumentales comme Balloon Dog (chien géant en ballon gonflable) ou Puppy (chien de treize mètres de haut réalisé en fleurs).
Né en 1955 en Pennsylvanie, Jeff Koons suit d’abord une formation artistique à Baltimore et à Chicago, avant de devenir courtier en matière première à Wall Street. Ce métier, qu’il exercera pendant dix ans, a de toute évidence influencé sa vision de l’art, qu’il conçoit comme un « vecteur privilégié de merchandising ». Il ne réalise aucune de ses œuvres lui-même : elles sont conçues dans un atelier qui a tout d’une petite entreprise, avec plus de cent assistants. Lui, il est le créateur d’idées qu’il fait exécuter par des professionnels.